Pour le premier article de la série sur les objets culturels qui ont changé nos représentations genrées enfantines, la booktubeuse Hélène nous parle de sa rencontre avec le film The Magdalene Sisters et ce qu’il a changé en elle. C’est l’occasion de le voir, de le revoir, de le prêter, de l’acheter ou de le louer au vidéo club si vous vivez dans les années 2000.
Pour son film The Magdelene sisters, Peter Mullan s’est inspiré du documentaire « Sex in a Cold Climate » (documentaire absolument terrifiant à voir ici ndlr) de Steve Humphries. Il revient sur l’histoire des couvents de la Madeleine. Dans ces établissements, créés en Irlande au XIXe siècle, les jeunes filles, considérées comme perdues par leurs familles, étaient placées pour expier et racheter leurs péchés.
Le pitch :
Irlande 1964. Trois jeunes femmes sont envoyées au couvent des sœurs de Marie-Madeleine afin de « retourner dans le droit chemin ». La première s’appelle Margaret, elle a été violée par un de ses cousins, ce qui provoque la honte sur elle et sa famille (par contre le zin-cou personne ne lui dit rien, t’inquiète). La deuxième, Bernadette, est devenue un peu trop jolie et on considère que sa nature et son caractère la destinent au pire. La troisième, Rose, donne naissance à un enfant hors mariage. On lui prend son enfant et elle dégage au couvent, hop.
Les trois jeunes femmes sont immédiatement confrontées à Sœur Bridget, qui dirige l’établissement et leur explique comment, par la prière et le travail, elles expieront leurs pêchés et sauveront leur âme. Telles Marie-Madeleine lavant les pieds du Christ, c’est en lavant le linge de l’Église irlandaise et de la bonne société que ces femmes se laveront de leurs péchés en travaillant pendant des années comme des esclaves, battues, humiliées, et mal nourries.
J’ai vu ce film à sa sortie en 2002. Il m’a tellement bouleversée que j’ai pleuré pendant des heures. Bref c’est super, il faut absolument le voir. Enfin, si tu veux.
Ce
film m’a changé parce que cette histoire était tirée d’un fait réel et
contemporain, on ne pouvait que s’en indigner. C’était la première fois
que je prenais conscience qu’en tant que femme on pouvait subir des
violences terribles non pas de la part d’individus, ça je l’avais
compris très petite quand ma mère m’avait appris à ne pas parler aux
inconnus, mais de la part de la société en général et même de notre
propre famille.
J’ai vraiment le souvenir d’être sortie de cette
salle de cinéma en pleurant toutes les larmes de mon corps, très en
colère mais avec un regard plein d’empathie et de bienveillance pour mes
« soeurs », je crois que c’est à partir de là que j’ai commencé à
comprendre que nous les femmes, devions nous serrer les coudes et avions
un combat à mener ensemble.
Hélène
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