L’engagement
Je suis une femme, entourée d’autres qui sont pour la plupart plus engagées que moi sur les questions féministes. J’ai toujours été incapable de dire si j’étais féministe ou non, je suis pour l’égalité des sexes, ça va de soi mais je ne me sentais pas l’âme d’une militante, pas pour ce combat là.
Puis il y a peu de temps, tout le battage médiatique autour de ces questions m’a permis de lire des articles, voir des chiffres, écouter des podcasts, me liquéfier devant Twitter pour finalement regarder l’histoire et la société avec d’autres yeux. Comme quasiment toutes les filles je m’étais déjà faite emmerdée mais c’était tellement banal que j’avais intégré ce fait comme étant « normal ». Chaque fois que j’en parle avec une femme, que ce soit une collègue, une amie, un membre de ma famille je réalise toujours cette même vérité : nous avons toutes vécues des histoires injustes et humiliantes liées à notre sexe. Que ce soit dans la rue, chez le médecin, dans la cour de l’école, devant un commerçant ou n’importe quel professionnel qui se permet d’outrepasser le respect et même dans une soirée avec nos potes.
C’est là, juste là, que j’aimerais bien qu’il se passe quelque chose. Dans le cercle amical, dans le cercle intime celui que l’on choisit.
S’interroger
S’il vous plaît les gars, pouvez vous arrêter de parler des filles comme des morceaux de viandes ou comme des produits consommables ? Ce n’est pas parce que la fille qui est à côté de vous est « cool » et que « ça va c’est pour déconner, on peut plus rigoler ? » que ce que vous dite n’a pas d’incidence. Parce que croyez moi ça en a, quand ce que vous dites sur des femmes lambdas, des passantes inconnues, est entendu par d’autres femmes, assises à côté de vous et partageant amicalement la même table ça a une incidence. Quelle image ça renvoi ? Des femmes et pires, des hommes ?
J’imagine bien que ce n’est pas non plus évident de se construire en tant qu’homme dans la société actuelle, pas plus évident que lorsqu’on est une femme. A cela près que tout, oui tout, à été conçu et pensé pour ou par les hommes dans le monde occidental tel que je le connais.
Il faut arrêter de penser que c’est une guerre des sexes, il n’y a pas d’ennemi. Il faut raisonner avec bienveillance et solidarité.
Je me suis longuement demandé ce que je pouvais faire à mon niveau, justement parce que je ne suis pas militante mais entendre des réflexions comme « non parce que c’est une fille » comme excuse pour une faute commise, une maladresse qui sous entend une quelconque forme de médiocrité, autant vous dire que je n’en peux plus.
Qu’est ce que ça sous entend exactement ? Il y a une forme de déterminisme lié au genre qui justifierait une attitude ou un comportement ? Vraiment ?
Sensibiliser son entourage
Si un jour j’ai un fils je lui apprendrai ce que c’est qu’être une femme et ce à quoi elles peuvent être confrontées tout au long de leur vie. D’ici là j’ai à coeur de sensibiliser tous les hommes de mon entourage que j’aime et que je considère.
J’aimerais sincèrement que nous en fassions toutes autant :
parlez-en à vos potes, même si vous passez pour une chieuse, parlez-en à votre mec, à votre père, à vos frères.
L’idée n’étant pas d’être moralisatrice : exprimer les faits avec bienveillance sans culpabiliser tout le genre masculin il me semble que c’est possible.
J’aimerais idéalement que ce papier soit lu par des hommes, je crains cependant que le mot « féministe » écrit en début de texte les démotive.
Peut-on vraiment leur en vouloir ? Une femme noire ne va pas forcément lire un papier sur la difficulté d’être rousse.
Si certain sont malgré tout allés jusqu’ici pouvez vous faire attention aux mots que vous employez pour parler de votre désir et de la beauté des passantes ?
Et mesdames, pouvez vous dire à vos amis mecs de faire attention également ?
Le respect passe aussi par les mots, même autour d’une bière dans un bar, c’est aussi simple que ça.